samedi 27 septembre 2008

www.beckmann.fr - Comment est née la fraude postale

Ceux qui s'opposèrent pendant des années à l'utilisation de timbres-poste pour percevoir la taxe postale, prétendaient que cette méthode donnerait de larges possibilités à la fraude et ils avaient prévu les deux procédés que l'on pourrait utiliser : imprimer des vignettes imitant à s'y tromper celles émises par l'administration des postes; utiliser à nouveau des timbres ayant déjà servi après les avoir nettoyés.
Leur pronostic, dans une certaine mesure était exact puisque ces deux méthodes furent effectivement utilisées. Mais le succès des fraudeurs fut aussi modeste avec l'une qu'avec l'autre et, à la vérité, le seul résultat valable de leurs tentatives fut de troubler par instants la sérénité de l'administration.
En France pendant les trente premières années de l'existence du timbre, les vignettes qui ont été imitées sont rares. Les faux de Marseille et peut-être de Morlaix en 1871 pour l'émission de Bordeaux, les faux d'Oran en 1875 pour l'émission au type Cérès existent en si petit nombre qu'il est normal de les considérer comme des pièces d'exposition, plutôt que comme les vestiges d'une escroquerie. Il faut attendre l'émission au type groupe allégorique, dite au type Sage, pour assister à une tentative sérieuse. En 1885, un employé des postes constate que certains timbres se décollent de la lettre au moment où il les oblitère. La gomme est de mauvaise qualité. Il signale le fait et, après examen, il existe entre ces timbres et les timbres-types des différences suffisantes pour qu'aucun doute ne subsiste : ils sont faux. Une enquête est ouverte. On met la main dans des bureaux de tabac à Paris et en Province sur des feuilles entières de falsifications. On obtient le signalement des vendeurs, on trouve les imprimeries clandestines. Deux femmes sont arrêtées en gare de Châteauroux, en possession de 3.000 francs de timbres faux. Grâce à elles, on découvre un atelier à Chalon-sur-Saône; les faux qui en proviennent sont mieux réussis que ceux fabriqués à Paris Les faux 15 centimes Sage deviennent dans le langage philatélique, les "faux de Chalon". De nombreuses personnes compromises dans cette affaire sont arrêtées et condamnées.
Par la suite à Belfort en 1890, on signale l'existence de faux en quantité relativement importante: des collectionneurs ont discerné sur des vignettes diverses des anomalies qui permettent de supposer que l'on se trouve en présence de falsifications. L'administration des postes mise en éveil par une diminution des ventes, a saisi dans la région de Marseille un stock important de 15 centimes bleus au type semeuse et le 1,50 Pasteur a été imité dans la même région sur une échelle importante. Il est probable que de nombreux faux ont été en circulation sans jamais être remarqués.
Dans les années 50, le marché de Paris a été inondé de timbres réparés, de timbres munis de fausses surcharges, de timbres faussement perforés..
La suite, vous la connaissez, ces faussaires ont fait des "petits" qui continuent aujourd'hui à pourrir notre passion qu'est la philatélie.

Jean-charles Beckmann
www.beckmann.fr

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